Suriname

Amérique du Sud

PIB / Habitant ($)
5 879,6 $
Population (en 2021)
0,6 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
C
Précédemment
D
Précédemment
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources minérales (or, pétrole, gaz, bauxite) et potentiel agricole (riz, banane), sylvicole (bois) et hydroélectrique
  • Forêt équatorienne couvrant 95% du territoire
  • Soutien des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs étrangers
  • Aide financière des Pays-Bas, l’ancienne puissance coloniale, et remises des expatriés
  • Membre actif de la Communauté caribéenne (CARICOM)

Points faibles

  • Économie peu diversifiée : dépendance à l’or, au pétrole, et à l’aluminium
  • Poids de l’économie informelle (30 % du PIB) avec les casinos, l’orpaillage, la contrebande et le trafic de drogue
  • Difficultés dans la gestion des entreprises publiques
  • Insuffisance des infrastructures de transports (routes, ports, aérien)
  • Climat des affaires difficile, justice peu efficace
  • Secteur bancaire vulnérable : part élevée de prêts douteux et faible profitabilité
  • Accès difficile au crédit
  • Manque de main d’œuvre qualifiée

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
30%
Europe
8%
Émirats arabes unis
7%
Paraguay
6%
Trinité-et-Tobago
5%

Import des biens en % du total

États-Unis d'Amérique 21 %
21%
Europe 15 %
15%
Trinité-et-Tobago 9 %
9%
Chine 8 %
8%
Antigua and Barbuda 3 %
3%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

La reprise gagne légèrement en vigueur

La profonde récession provoquée par la pandémie de Covid-19 a fait place à une reprise modérée, qui gagnera légèrement en vigueur en 2024. L’or représentant historiquement 80% des exportations, le niveau encore élevé de son cours soutiendra les exportations. Mais, malgré la modération des cours des produits alimentaires, la hausse attendue de ceux des produits énergétiques, couplés à une demande croissante de biens d’équipement et services associés à l’exploration pétrolière, continueront de peser sur les importations, qui seront renchéries par une monnaie faible. L’exploration pétrolière amènera cependant d’importants investissements qui soutiendront la croissance. La découverte de nouveaux gisements d’hydrocarbures au large de la côte, dans le bloc 58, par la coentreprise regroupant Total et APA (dont la plus récente remonte à février 2023) ainsi que l’espoir de nouvelles découvertes devraient stimuler l’investissement privé en 2024, en particulier l’investissement étranger. Alors que la décision finale d’investissement dans le bloc 58, attendue initialement en 2022, avait été retardée, celle-ci est attendue pour 2024, relancée notamment par la dernière découverte, très prometteuse en termes de volume commercialisable. L’inflation, très élevée depuis l’adoption d’un régime de change flottant en 2020 et la conséquente dévaluation du dollar surinamais, continuera de refluer en 2024. Ce reflux sera principalement permis par les politiques économiques monétaires (opérations d’openmarket pour contenir les liquidités en monnaie locale…) et budgétaires plus restrictives, en lien avec le programme de consolidation fiscale (TVA, suppression des subventions aux carburants…). Celui-ci prend place dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) accordée par le FMI depuis 2021. L’inflation restera malgré tout suffisamment élevée pour peser fortement sur le pouvoir d’achat des ménages et limiter la consommation privée et in fine la vigueur du rebond économique.

Restructuration de la dette et consolidation fiscale en cours

Alors que la dévaluation de sa monnaie et le dévissage de l’activité avaient conduit le pays à se retrouver en défaut de paiement à la fin de l’année 2020, les négociations qui s’en sont suivies ont débouché sur un accord de rééchelonnement avec le Club de Paris en juin 2022 : il suspend notamment l’amortissement jusqu’en 2028 et incite du même coup l’ensemble des créanciers à accorder des conditions comparables aux siennes. Depuis, des accords bilatéraux avec l’ensemble des créanciers du Club de Paris (à l’exception de l’Italie, avec laquelle la signature est en attente) et avec l’Inde ont été atteints. Les négociations avec la Chine, qui détient 11,5% de la dette publique, sont en cours et devraient aboutir au cours des prochains mois. Un accord de principe a également été conclu avec les détenteurs d’obligations, proposant notamment une décote nominale de 25% et un taux d’intérêt de 4,95% jusqu’en janvier 2026. Ainsi, malgré un niveau de dette encore élevé, les arriérés de paiement ont été en partie remboursés (60% des arriérés dus au Club de Paris remboursés), et les restructurations en cours devraient rendre la dette publique plus soutenable en 2024.

En parallèle des négociations de rééchelonnement de sa dette publique, le pays s’est vu accorder par le FMI 690 millions USD sur 3 ans au titre de la FEC, en contrepartie d’un programme de mesures d’assainissement des finances publiques et de réformes structurelles dont la mise en place est en cours. Les mesures pourraient permettre de dégager un léger excédent public en 2024. Alors qu’une taxe sur la valeur ajoutée a été instaurée début 2023, ses recettes seront croissantes en 2024, résultat de plusieurs réformes, comme la réduction des exonérations pour porter la couverture de la TVA standard (10%) à au moins 60% de la consommation des ménages, ou l’accélération de l’enregistrement des entreprises soumises à la TVA. Les recettes bénéficieront également de la réduction (déjà initiée), jusqu’à leur suppression totale, des subventions aux énergies (dont le coût est estimé à 51 millions USD sur un an, soit 1,4% du PIB). Mais, étant donnée les difficultés encore rencontrées par les ménages les plus défavorisés, les dépenses sociales resteront importantes, ralentissant ainsi la consolidation fiscale.

La balance commerciale sera déficitaire, reflétant la hausse des importations, que le dynamisme des exportations aurifères ne permettra pas de compenser. Mais les transferts de l’importante diaspora (entre 4 et 5% du PIB), notamment aux Pays-Bas, limitera le déficit du compte courant.

La coalition quadripartite face à d’importantes tensions sociales

Lors des élections législatives de mai 2020, le Vooruitstrevende Hervormings Partij (VHP) représentant historiquement la population indo-surinamaise, mais qui est parvenu à gommer sa dimension ethnique, est devenu le principal parti du pays, à la tête d’une coalition de quatre partis permettant au gouvernement d’avoir la majorité absolue. Le président, Chan Santokhi, est impliqué dans la conduite des réformes structurelles, aussi nécessaires pour la santé financière du pays, qu’impopulaires. Face à la hausse du coût de la vie liée à l’inflation toujours élevée ainsi qu’aux réformes fiscales du début d’année 2023, de violentes manifestations suivies d’émeutes ont éclaté dans le pays en février et mars. Le VHP devra donc encore composer avec des tensions sociales importantes en 2024.Dans ce contexte, le risque d’élections anticipées (initialement prévues en 2025), bien que faible, ne peut être exclu. De plus, le pays restera en proie à un niveau de corruption et de criminalité élevé (trafic de drogue, exploitation minière illégale…).

Dernière mise à jour : août 2023

Autres pays avec le même niveau de risque